Vous prendrez bien un sac de Terreau
Le Terreau entre grande consommation et manque d’information.
Je vois souvent des clients sensibilisés aux problèmes environnementaux venir chercher du terreau sans se soucier de leur composition. Pourtant, savoir ce que l’on achète est primordial.
Le terreau est un support de culture « normalement » issue de la décomposition de matière organique. C’est une reproduction contrôlée de l’horizon humifère naturel, le résultat de la dégradation de la litière (première couche de surface du sol).
Dans la nature ce « terreau » sera différent selon le lieu dans lequel il s’est constitué. Une chênaie ne fournira pas la même litière et donc pas la même couche humifère qu’une lande ou une forêt de châtaignier. Mais ces matières sont protégées et vous ne pouvez aller vous servir comme bon vous semble.
Reste le terreau issu de votre compost in-situ. Il sera plutôt composé de matières locales renouvelables et non issues de la chimie. A condition de surveiller l’origine des légumes que vous consommez, des plantes que vous cultivez etc.. C’est vous qui contrôlez la chaine d’approvisionnement et de fabrication.
Dans tous les cas vous devrez analyser votre terreau ou la réaction de vos plantes pour savoir si votre produit leur convient ou s’il faut adapter sa composition. Trop acide ou trop basique, trop fort en azote, trop drainant ou trop mouillant etc.
Si dans l’absolu il est toujours mieux de faire son propre terreau écologique en affinant le plus possible son compost, la démarche n’est hélas pas possible pour tous. L’achat de terreau devient alors la solution de replis courante. Mais encore faut-il savoir de quoi on parle.
Vous prendrez bien un sac de Terreau du commerce ?
En production normalisée les terreaux que vous achèterez ont obligatoirement leur composition d’inscrite au dos des sacs. Ce qui nous simplifie la vie. Vous trouverez la composition et les ratios de composition comme le pourcentage de matière sèche, de matière organique, le PH, le rapport carbone azote (C/N), la capacité de rétention d’eau et la conductivité. Mais également le type d’engrais ajoutés NPK (Azote Phosphore Potasse).
Vous pourrez donc savoir si votre terreau contient des matières non renouvelables comme la tourbe ou la sphaigne. Les perlites ou vermiculites, minéraux extrait de carrière et transformé ou des fibres de coco qui traversent la planète entière pour finir dans nos jardins. Sans parler de la magnésie extraite de l’eau de mer ou des saumures souterraines ou pour les plus mauvais des billes de polystyrène issues de la chimie du pétrole. Soit un bilan environnemental globalement mauvais et à bannir dans le cadre d’une démarche d’éco-jardinage.
Bref vous l’aurez compris nos terreaux regorgent d’intrants que nous refuserions de voir pénétrer dans nos jardins si on nous expliquait leur histoire.
Alors que faire si l’on ne peut être autonome dans sa production ?
Il existe des terreaux plus vertueux. Ils sont normés et ont leur label commun et européen. L’écolabel. Ce label ne fait pas tout mais il vous assure certaines caractéristiques :
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- Favorise le recyclage des matériaux
- Encourage l’utilisation de matériaux renouvelables et recyclés
- Réduit la pollution des sols et des eaux en limitant les concentrations de métaux lourds
Oui au sein de ces alternatives certaines sont encore sous surveillance. Les vases ou décompositions partielles de végétaux qui comme en Brière constitue ce que l’on nomme « Noir de Brière » sont renouvelables. Mais dans certaines limites. Entre les besoins d’une production commerciale et le délai de renouvellement, l’adéquation peut parfois être juste et le risque de détérioration des milieux est à surveiller. C’est justement ce qui est fait par le Syndicat du Bassin Versant du Brivet (SBVB),la Commission Syndicale de Grande Brière et le Parc National de Brière. Il y a d’autres exemples de substrats complets fabriqués à partir de végétaux 100% renouvelables issu des filières de gestion du bois et des déchets verts avec une empreinte carbone très réduite.
Rien que ces trois critères changent radicalement les terreaux qui vous sont proposés. Ensuite il vous restera à étudier la granulométrie et les ratios de matière brute, sèche, organique et les capacités de rétention d’eau et de conduction.
Le dernier critère reste l’apport NPK fait systématiquement dans les mélanges. Soit vous les refusez et là oublié les terreaux du commerce, soit vous faites avec en regardant l’apport prédominant. Personnellement j’essaie de trouver plus de phosphore et potasse cela limite les autres apports en intrants. Sachant que l’azote est le plus facile à apporter au jardin.
Pour conclure
Vous le voyez, choisir un terreau pour son jardin requière un peu d’attention, mais lorsque l’on ne peut pas le faire soi-même il est possible de trouver des produits écoresponsables viables. Par contre pour le moment et jusqu’à preuve du contraire, oubliez les « Fertilisbeurk » et autre « algotrash » qui trône en haut des tests qualités qui ne prennent pas l’ensemble des critères durables en compte. Une liste des terreaux labellisés est disponible ci dessous.
Pour aller plus loin:
- Liste des AMENDEMENTS POUR SOLS ET PAILLIS certifiés Ecolabel Européen
- https://www.ecolabels.fr/
- http://www.parc-naturel-briere.com
- https://www.encyclopedie-environnement.org/
- http://www.espaces-naturels.info/sphaignes
- https://jardinage.lemonde.fr/dossier-61-culture-sol-fibre-coco.html
- Quelques composant du terreau à lire en pensant emprunte carbone et espace naturel d’origine..
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